Photographier les milans en vol

On voit souvent des milans au bord de la route, incroyablement près des maisons en ville ou encore à quelques mètres des chemins à la campagne. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont faciles à approcher et encore moins à photographier. Heureusement, en été, il existe une technique très simple pour les mettre dans la boite, et sans devoir investir dans une focale de 500mm ou dans un affût si parfait que même son auteur aura du mal à te retrouver.

Les milans apprécient les zones boisées en bordure de champs, car cela leur permet d’avoir d’un côté le gite, et de l’autre, le couvert. Se nourrissant principalement d’animaux morts, ils leur arrive aussi de varier le menu avec des petits rongeurs, des batraciens, et même des vers et des insectes. Par conséquent, quand vient l’été et que les agriculteurs fauchent les prés, il n’est pas rare d’observer des groupes de parfois une quinzaine de milans profitant de la manne de proies découvertes par le passage du tracteur.

Canon Eos 450D, 300mm, f/5.6, 1/1000s, 200 ISO

C’est alors le moment d’en profiter pour les photographier, car ils deviennent alors très peu farouches, ce qui permet de les photographier avec une focale raisonnable (ici 300mm), sans avoir à prendre des précautions particulières pour les approcher.

Comment se placer ?

Le plus dur est en fait de trouver un bon emplacement sans déranger le travail de l’agriculteur, et sans danger pour vous. En effet, il est important de choisir un moment pendant lequel l’agriculteur travaille dans le pré, car les milans déserteront dès le tracteur parti. Seul quelques individus resterons, mais ils seront alors beaucoup moins accessibles.

Si vous connaissez le propriétaire du pré et qu’il est possible d’entrer dans le champ sans être dans une partie à faucher (principalement les bordures), profitez-en pour vous disposer le plus près possible de la zone où le tracteur se trouve. Il peut être intéressant de se mettre en hauteur, surtout si vous avez la possibilité de surplomber les milans.

Canon Eos 450D, 300mm, f/5.6, 1/800s, 200 ISO, + IL

Généralement, les oiseaux décollent et atterrissent face au vent. Si vous voulez des vues de face, il convient donc de se placer avec le vent dans le dos. De même, pour ne pas avoir les oiseaux en ombre chinoise, essayer d’avoir le soleil derrière vous, même si ce n’est pas toujours possible de combiner les deux facteurs.

Comment cadrer ?

Tout d’abord, pour suivre les milans en vol, il va de soit que le mode autofocus continu de votre appareil photo (Ai Servo chez Canon et AF-C chez Nikon) est à privilégier. Si votre appareil ne dispose pas d’une mise au point très rapide (comme c’est le cas du mien actuellement…), sélectionnez le collimateur central uniquement, il sera plus sensible et précis que les autre.

Beaucoup de débutants se plaignent de ne pas réussir à trouver les oiseaux en vol dans leur viseur. Pour les suivre facilement, voici deux conseils :
– avec un objectif de type zoom (qui permet de varier les « grossissement »), vous pouvez partir d’une focale assez courte, qui cadrera plus large, et qui vous permettra de trouver facilement le sujet dans le viseur. Une fois que vous l’avez bien en vue, il vous suffit de zoomer dessus et de le suivre.
– gardez les deux yeux ouverts, en vous rappelant qu’en principe on vise avec l’œil droit, et que le creux de l’épaule gauche de l’appareil est prévu pour vous permettre de voir votre sujet avec votre œil gauche. Ceci tient d’ailleurs pour n’importe quel type de photo !

Canon Eos 450D, 300mm, f/4.5, 1/1250s, 200 ISO, +1 IL

Ensuite, même s’il est dur de cadrer correctement un animal en mouvement, essayer d’observer certaines règles. Tout d’abord, laissez de la place devant la tête du sujet, dans la direction de son regard et de son mouvement. Cela permet d’avoir une photo plus dynamique, et de mettre plus en valeur le sujet, qui ne semble pas coincé dans le cadre. De même, essayez de ne pas tronquer les ailes ou un bout de la queue au cadrage, à moins que l’animal soit vraiment très près et que vous puissiez lui tirer le portrait.

Canon Eos 450D, 300mm, f/5.6, 1/800s, 200 ISO, +1 IL

Comment exposer ?

Les rapaces sont souvent visibles d’au-dessous, et représentent un sujet foncé sur un fond clair. Donc dans la plupart des cas, votre appareil aura tendance à exposer votre image pour que le fond (qui prend plus de place que le sujet) soit bien exposé. Votre milan apparaitra donc en ombre chinoise, et sera sous-exposé. Pour palier à ce problème, il suffit de compenser votre exposition en lui demandant d’être plus claire que ce que l’appareil calcule. Corrigez donc l’exposition de +1 IL au moins, et contrôlez avec votre écran pour voir si l’image est mieux exposée. Si vous ne savez pas comment faire, je vous invite à consulter le mode d’emploi de votre boitier que sera bien plus précis que moi =)

De plus, les milans sont des rapaces assez rapides en vol. Pour les figer en mouvement, il faut donc utiliser une vitesse assez haute, de l’ordre du 1/1000s minimum. En principe, comme les agriculteurs fauchent en été, avec un ciel bleu, la lumière ne doit pas manquer. Mais sinon, n’hésitez pas à augmenter un peu les isos pour assurer une vitesse suffisante.

Canon Eos 450D, 300mm, f/5.6, 1/1000s, 200 ISO, +1 IL

La photo d’oiseaux en vol est plus dure qu’il n’y parait, et vous aurez sûrement beaucoup de déchets. Mais en essayant de suivre ces conseils, vous aurez déjà une bonne base pour réussir vos premières photos, sur un sujet qui reste assez facile à aborder. D’autant plus que les prés fauchés ne sont pas très durs à trouver en été !

Bien sûr, si vous avez des questions ou si vous souhaitez ajouter quelque chose, n’hésitez pas à le faire dans les commentaires !

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Publié dans Techniques
7 comments on “Photographier les milans en vol
  1. Marckaos dit :

    Bonjour.

    Merci pour tous ces précieux conseils.

    Amicalement, Marckaos.

  2. georges dit :

    Je pense qu’il y a erreur sur la personne: cette photo ne représente pas un milan, ni royal, ni noir, car ils ont tous deux la queue échancrée de manière tout à fait claire et visible.

    • Tom Mosack dit :

      Bonjour Georges,

      Mince, je pensais que j’avais à faire à des milans… Je me serais donc trompé… Merci beaucoup pour ce message, je vais rectifier le titre et tenter de trouver qui sont les sujets photographiés !

      Bonne journée et à bientôt.

    • Tom Mosack dit :

      Bonsoir Georges,

      J’ai vérifié et j’ai demandé des confirmations de spécialistes, et il n’y a pas de doute, ce sont bien des milans. Seuls le busard des roseaux ou la buse variable pourraient convenir à une autre identification, mais le plumage de la tête pour l’un et du corps pour l’autre les excluent.
      Je pense bien a des milans noirs, et je ne vois ce que ce pourrait être d’autre, même si la forme de la queue n’est pas celle qu’on vois d’habitude.

      Merci tout de même pour ton commentaire, et à bientôt =)

  3. Bonjour !
    Merci pour ces infos !
    Faut-il privilégier également la mesure [()] ou [°] de l’APN pour bien exposer le milan par rapport au ciel ?
    Qu’en penses-tu ?

    • Tom Mosack dit :

      Je préfère la mesure matricielle, car elle prend en compte le collimateur d’autofocus (sur lequel est censé être le sujet). En plus, l’exposition est plus uniforme et donc plus facile à gérer. En pondéré centrale ou en spot, elle ne prend en compte que le centre ou le point au centre de l’image. Il peut y avoir d’énorme différence d’exposition si l’oiseau entre ou sort de cette zone du viseur !

      Mais beaucoup pensent que le mieux reste le mode manuel, même s’il reste dur à gérer avec des oiseaux en vols qui tournent constamment, et donc qui prennent la lumière très différemment…

      En fait, il vaut mieux essayer, faire des tests, et voir ce qu’on préfère =)

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