La sonde Datacolor Spyder5ELITE

Datacolor m’a contacté pour savoir si je souhaitais essayer la sonde de calibration Spyder5ELITE et donner mon avis honnête dessus. J’ai accepté, et cela fait presque une année entière que j’utilise cette sonde pour calibrer mes deux écrans, que j’utilise presque tous les jours pour la photo et la vidéo. Voici mon retour d’expérience. 

A quoi sert une sonde ?

Vous avez sûrement déjà comparé plusieurs écrans d’ordinateur. Et si c’est le cas, vous vous êtes probablement rendu compte qu’aucun écran ne diffuse les mêmes images que son voisin. Les couleurs, les contrastes, la luminosité… Tout cela change d’un écran à l’autre. Comment savoir lequel est le plus proche d’un rendu « réel » ? Et encore mieux, comment savoir si le rendu d’un écran est proche de celui d’un tirage ? Pour cela, on utilise une sonde qui sert à calibrer correctement un ou plusieurs écrans.

Un écran calibré vous permettra de mieux juger de la qualité de vos images, principalement au niveau des couleurs et de la luminosité. En plus, ça vous permettra d’éviter d’avoir un écran trop lumineux ou trop bleu, ce qui, on le sait aujourd’hui, peut sévèrement affecter l’acuité visuelle.

Maintenant que l’on sait à quoi sert une sonde, passons au test !

1. Découverte de la sonde

La Spyder5ELITE est une sonde haut de gamme, concurrente de la X-Rite i1 Display Pro. Avec un tarif proche des 200€, elle vise clairement les photographes professionnels, ou les amateurs avertis. La sonde est livrée dans un emballage carton de petite taille. Et lorsqu’on l’ouvre, on découvre la sonde seule (avec un bien meilleur design que celui des versions précédentes), sans CD de logiciel, uniquement un numéro de série, et quelques instructions basiques.

En effet, avec les Spyder5, le logiciel n’est pas livré, car il faut le télécharger sur le site de Datacolor. Et même, les versions Spyder5EXPRESS, Spyder5PRO et Spyder5ELITE sont en fait livrées avec la même sonde. Seul le logiciel change.

Spyder5ELITE

Le design de la Spyder5 est nettement meilleur que celui de la Spyder4.

Pour ce qui est de la sonde en elle-même, sa construction est excellente, les plastiques sont propres et bien assemblés. Le cable est suffisamment long pour se servir de la sonde sereinement. La sonde est composée de deux parties emboîtables : la partie capteur qui se pose sur l’écran et le contre-poids qui vient stabiliser le tout. Le capteur est protégé par une grille en plastique, ce qui évite de l’user prématurément. Le contre-poids, quant à lui, est trop léger, et je me retrouve souvent à devoir incliner mes écrans vers l’arrière pour que le capteur reste suffisamment proche de l’écran et ne balance pas pendant la calibration.

Spyder5ELITE

La sonde posée sur l’écran. Avec un écran à la verticale, il est possible que la sonde ne se colle pas correctement à la dalle.

Grâce au pas de vis type « Kodak » sur une des faces de la sonde, il est possible de l’installer sur un trépied pour calibrer un projecteur. Il est également envisageable de garder la sonde assemblée à son contre-poids pour la poser sur un bureau. Une fonctionnalité du logiciel permettant d’adapter la calibration aux changements de luminosité.

Les trois versions de la Spyder5 ne se différencient que par leur logiciel. Alors qu’en est-il ?

2. Le logiciel

Le logiciel de la Spyder5ELITE est donc ce qui la différencie des autres versions, la Spyder5EXPRESS et la Spyder5PRO. Largement supérieur à celui que j’utilisais auparavant, celui de la X-Rite ColorMunki Display, ce logiciel permet de régler soi-même tous les réglages nécessaires à une calibration parfaite : la température du point blanc (au Kelvin près), le gamma, la luminance…

Il est également possible d’aligner deux écrans pour qu’ils soient calibrés de la même manière grâce au Studio Match. Même si je n’ai jamais réussi à faire correspondre tout à fait mes deux écrans. Cela dit, ce sont des écrans très différents, un écran étant fait pour la photo et un autre pour une utilisation plus classique. Sûrement qu’avec deux écrans photo, il aurait été possible de mieux les aligner.

Syper5ELITE

A la fin de chaque calibration, le logiciel vous propose un comparatif avant/après avec la possibilité d’ajuster.

Petit bémol également, pour que le Studio March fonctionne totalement, il faut que chaque écran ait son affichage propre. Ce qui veut dire que si vous avez trois écrans, dont deux qui diffusent le même affichage, vous ne pourrez calibrer qu’un seul des deux écrans « en double ». Si vous n’avez que des écrans avec des affichages distincts, ce n’est pas un problème.

Dans tous les cas, vous pouvez choisir un mode assisté, qui vous aide à choisir les bons réglages si vous n’êtes pas un calibreur averti. Ou alors un mode expert, plus rapide puisque tous les réglages se font sur une unique colonne.

En règle générale, le logiciel est très intuitif à utiliser. La toute première fois, le processus peut s’avérer un peu long, mais une fois les choix réalisés, chaque calibration ne demande que quelques minutes.

A noter également, la sonde Spyder5 est compatible avec des logiciels de calibration tiers comme DispcalGUI et ColorNavigator.

3. Est-elle meilleure que la Spyder4 ?

Un des soucis des versions précédentes était que la calibration n’était pas constante et régulière. En calibrant plusieurs fois le même écran à quelques minutes d’intervalle, il était fort probable de se retrouver avec plusieurs résultats, tous différents. En cause : le capteur. Le nouveau capteur des Spyder5 est annoncé comme plus précis, et je confirme ne pas avoir eu de différences notables entre plusieurs étalonnages.

L’autre reproche des Spyder concernait son capteur avec une lentille en gélatine, comparée à celle en verre des modèles X-Rite. Même si je n’ai pas pu l’expérimenter moi-même, puisque ma sonde n’a que quelques mois, il semblerait que les lentilles des Spyder tiennent bien l’épreuve du temps.

La sonde Spyder5 semble donc être effectivement meilleure que la Spyder4. Cela dit, je ne pourrais pas comparer avec la X-Rite i1 Display Pro puisque je n’en possède pas.
Par contre, la formule Spyder5ELITE est meilleure que celle de la X-Rite ColorMunki Display grâce à son logiciel permettant de calibrer deux écrans, ce qui m’était impossible avec la ColorMunki. Cependant, la ColorMunki ne se situe pas dans la même gamme que la Spyder5ELITE.

Conclusion

Avec la Spyder5, Datacolor se place enfin comme concurrent de X-Rite. Auparavant seulement meilleure en termes de communication, la marque propose aujourd’hui une calibration de qualité, avec des résultats constants et réguliers. Le seul vrai moins concerne le logiciel, qui bride la sonde en fonction de la formule achetée. Heureusement, il est possible d’utiliser n’importe quelle Spyder5 avec les logiciels de calibration tiers. Ce qui peut permettre de compenser une version trop limitée.

Pour ma part, j’utilise la Spyder5ELITE avec le logiciel Datacolor depuis quasiment un an et j’en suis totalement satisfait.

Avantages :
+ Qualité de finition.
+ Meilleur design que les versions précédentes.
+ Mesure précise.
+ Possibilité de calibrer plusieurs affichages.
+ Logiciel
+ Câble suffisamment long.

Inconvénients :
Modèles inférieurs bridés par le logiciel.
Contre-poids trop léger.

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Datacolor n’a aucun droit de regard ou de correction sur le contenu de cet article, qui reflète mon opinion honnête sur le produit testé.

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Publié dans Matériel

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